Le talentueux Simon, auteur érotique trentenaire au succès relatif et à l’humeur passablement grincheuse, désespère d’être rangé dans les mêmes rayons que la plupart des romans de gare. Désinvolte et sûr de lui, il est outré d’apprendre que son dernier manuscrit n’a pas été accepté à l’unanimité par le comité de relecture : une personne l’a refusé. Stupéfait, il ne veut pas en rester là. Qui est cet impudent qui a osé recaler son roman? Pour qui se prend-il ? Il va découvrir qu’il s’agit en fait d’une relectrice, piquante et fascinante, qui ne va pas le laisser de marbre. S’engage alors un redoutable défi pour Simon, bousculé tant dans ses certitudes que dans ses sentiments…
Je n’avais jamais essayé ce genre de lecture alors, plus pour ne pas mourir idiote que pour m’encanailler, j’ai tenté l’expérience en me référant au cinéma qui fait bien la différence entre érotique et pornographique. Et c’est là que je suis tombée de haut ! Car si au cinéma on ne voit rien et qu’il n’y a pas de plans rapprochés ni de vision directe, là on « voit » tout avec précision et moult détails, à un point que je me suis demandé s’il existait une littérature pornographique et ce qu’elle pouvait bien receler. Non que ça m’intéresse réellement d’en lire, mais toujours par curiosité. La différence ne se fait-elle que par la crudité, la violence, la perversité ou le SM ? De quoi motiver quelques recherches sur le Net.
Selon Babelio « Distinguer le roman érotique du pornographique n’est pas toujours évident car éminemment subjectif. La crudité des scènes, du langage mais aussi les intentions de l’éditeur sont quelques uns des critères d’appartenance à l’une ou à l’autre de ces catégories. Si « Madame Bovary » a été condamné pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » au moment de sa publication, il serait aujourd’hui impensable de le retrouver dans la catégorie des romans pornographiques. « De même, à la parution de Thérèse Raquin en 1867, Emile Zola a été qualifié de pornographe.
Selon Wikipédia et les définitions qui y sont relatées, on peut lire que l’érotisme serait plus rattaché à la narrativité et beaucoup plus associé à l’art et à l’esthétisme et en cela rejoindrait donc les critères du 7ème Art. Il pourrait présenter aussi des qualités littéraires et serait exempt d’obscénité. Mais là encore, la subjectivité est l’affaire de chacun et le seuil de bienséance ou de tolérance est différent selon chaque personne. Ce qui est choquant pour un lecteur ne le sera pas nécessairement pour un autre.
Un peu surprise donc il est vrai, mais pas choquée, car bien que rien ne soit caché, ni même flouté et que tout soit extrêmement détaillé, ce n’est ni malsain, ni déviant, ni violent, ni SM, rien qui dérange ma morale ou mon jugement ou bien qui me dégoûte. Du sexe entre adultes consentants et « à peu près normaux », voilà tout ! Selon mes critères bien sûr !!!
Après, je ne me suis pas sentie émoustillée non plus, je n’ai pas trouvé cette histoire bien passionnante ni très bien écrite. Il reste de nombreuses coquilles assez grosses et sont regroupés là tout un tas de clichés : héros généreusement pourvu par la nature et capable de tenir un marathon, blonde à forte poitrine, sage en apparence mais très délurée au final, scène d’amour entre deux femmes … etc … A croire que ces messieurs ont tous les mêmes fantasmes !!!
Le côté romance aussi abrite son lot de poncifs : les héros se détestent cordialement au départ, avant de tomber dans les bras l’un de l’autre malgré les pièges tendus par la vie et les jaloux … comme dans les vieux, très vieux romans de Barbara Cartland, si ma mémoire est bonne … Je reconnais cependant que je n’ai pas vraiment de points de repère ni de comparaison, n’étant pas une habituée du genre.
J’ai vu qu’il y avait une suite, mais je ne pense pas la lire car je crois que ces lectures ne sont pas pour moi. Je me suis juste couchée moins bête avec ma curiosité assouvie quant à un genre que je méconnaissais, qui m’a permis de faire une pause plus que légère dans mes habituelles lectures et après deux romans très noirs dont je vous parlerai bientôt.