Théo ou le pouvoir de Dieu – Sergio Luis (auto-édition)

Il a 11 ans. Sa vie est un enfer. Son pouvoir est sans limites.
Il est battu, il s’efforce de survivre.
Il va croiser la route du lieutenant Fallet, un homme meurtri, attachant. Fallet qui traque le Fantôme, tueur en série, dans les rues de la capitale. Il va aller à l’encontre de la noirceur humaine car Théo a un don. Terrifiant, d’une puissance inouïe. Un don qu’il ne maîtrise pas. Une croix de plus à porter.
Si vous croisez Théo, priez d’avoir été de belles personnes.

De Sergio Luis je n’avais lu jusque-là que Clichés, un recueil de textes courts tout en émotions (lire la chronique) et le roman Il faudra bien que tu paies, un excellent thriller qui se déroule en Amérique sur fond de ségrégation (lire la chronique). J’ai voulu remonter un peu aux origines avec Théo ou le pouvoir de Dieu, qui est l’un de ses premiers romans – il date de 2017 – et parce que le sujet me semblait prometteur.

À travers l’histoire et le destin de Théo, cet enfant à la vie tragique et au pouvoir hors du commun, les thèmes traités font partie des pires turpitudes perpétrées par le genre humain : les violences faites aux femmes, l’enfance blessée, la pédophilie et j’en passe. Des sujets très durs développés par un homme de cœur s’il en est. Une histoire violente et magnifique à la fois, portée par le personnage de Théo, où l’auteur mêle avec brio drame et beauté, thriller et poésie.

Le personnage de Théo est d’une vérité et d’un réalisme tellement confondants que l’on ne peut que s’attacher à lui. Il est pris en tenaille entre des forces qui le dépassent et l’écrasent, est à la fois victime et bourreau – tout en détestant l’une et l’autre de ces facettes – et personne n’est épargné, ni lui, ni les autres personnages… et encore moins le lecteur. Car le récit est dur, sans concession, mais sans pour autant tomber dans le voyeurisme et en gardant toujours cette petite touche de lumière propre à l’auteur, qui semble osciller en permanence entre la conscience de la réalité abjecte du monde des hommes et les fulgurances d’un espoir sans limites en la vie et en la bonté de quelques-uns.

Quant à l’écriture, elle est sans fioritures, sincère et surtout extrêmement sensible, encore empreinte de quelques coquilles et maladresses stylistiques qui, à ce jour, ne sont plus d’actualité – je vous rappelle que ce roman date de 2017 ! Depuis, Sergio Luis a affiné sa plume, son style est arrivé à maturité et est aujourd’hui exempt de ces quelques bémols qui ne méritent d’ailleurs pas qu’on s’y étende plus.

Une très très belle lecture ! Merci Sergio, pour ce beau cadeau.

%d blogueurs aiment cette page :