une bonne intention

Une bonne intention – Solène BAKOWSKI

«Tous passeront à côté du sacrifice de l’un, de la confiance aveugle de l’autre, tourneront le dos à cet amour dingue, car c’est de ça qu’il s’agit, cet amour inconditionnel d’un jeune homme pour une fillette qui écrivait des lettres, cet amour d’une petite fille pour le jeune homme qui savait lui inventer des histoires»

Mati a neuf ans. Elle a perdu sa maman. Son père s’enlise dans le deuil et sa grand-mère s’efforce, à sa manière, de recoller les morceaux. Un soir, la petite ne rentre pas de l’école. On imagine le pire, évidemment. Comment croire que tout, pourtant, partait d’une bonne intention ?

 

Oh là là, mais quelle histoire !!! J’avais déjà adoré « Parfois on tombe », mais alors là, quelle claque phénoménale ! J’en ressors toute chamboulée, que dis-je, bouleversée !

Depuis la mort de sa femme, Nicolas vit dans un sanctuaire et s’enfonce dans la dépression. Eliane, sa mère, a pris en charge sa petite-fille Mathilde, et gère le quotidien de la famille. Jusqu’à ce que Mathilde disparaisse.

A partir de là, on va vivre l’éclatement d’une famille, les doutes, les soupçons, le manque, la peine, le déchirement, la culpabilité. Tout est dur dans ce livre : les événements, les actes, les sentiments, les paroles.

On souffre avec chacun des personnages tour à tour mais particulièrement avec Mati. Sa peine nous tord l’estomac et sa détresse nous étreint le cœur. Les descriptions très détaillées et le choix très précis des mots nous permettent de nous imaginer à ses côtés, de partager son quotidien et de « vivre » son drame poignant à travers ses yeux, comme si on y était.

Et au-delà de cette histoire terrible qui sort des sentiers battus, il y a la plume de Solène, ses mots qui nous sont assénés sans filtre, sans précaution, crus et mordants. Et on en ressent tout le poids ainsi que le choc des images qu’ils nous transmettent. Telle est aussi la force de cette auteure qui nous bouscule mais sait si bien peindre le cœur et l’âme de ses personnages avec sensibilité et acuité.

Et puis, au fur et à mesure de l’histoire, on découvre que personne n’est réellement ce qu’il paraît être, que ce huis-clos familial cache de l’hypocrisie, des mensonges et des trahisons.

Les révélations enfin donnent tout son sens au titre. Ne dit-on pas d’ailleurs que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?

Un méga coup de cœur que ce roman très noir, très addictif, un véritable page-turner qui rentre dans le top 3 de mes lectures de ce début d’année.

Je remercie chaleureusement l’auteure pour sa confiance.

Cet article m’a été envoyé par la maison d’édition ou l’auteur en service de presse. Pour en savoir plus sur les conditions vous pouvez consulter la page À Propos, du site.
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