Un polar écrit au scalpel et à l’eau de javel. Sandra n’est pas une femme de ménage comme les autres. Avec elle, plus de problème : elle vous nettoie une scène de crime en quelques heures. Au lendemain d’un meurtre, d’une vengeance personnelle, pour quelques milliers d’euros, elle vous débarrasse ! Indispensable ? Peut-être un peu trop. En enchaînant les carnages, son meilleur client ne serait-il pas en train de la transformer en complice ? Et pourquoi vide-t-il ses victimes de leur sang ?
Une femme de ménage, qui sort aujourd’hui en poche, est le premier tome de la trilogie des Errants et je remercie les éditions Eaux Troubles pour ce service presse.
Les romans de Jérémy Bouquin abordent souvent des thèmes sociétaux qui mettent en scène des personnages comme vous ou moi, ou à l’inverse des laissés-pour-compte, des oubliés, des marginaux. Mais cet auteur curieux et touche-à-tout, qui écrit avec acharnement jour et nuit et qui s’aventure régulièrement hors de sa zone de confort, s’essaie à tous les univers. D’ailleurs, je ne suis même pas sûre qu’il ait une zone de confort tellement ses écrits sont disparates et impossibles à faire entrer dans des cases.
Une femme de ménage est un mélange de genres alliant le roman noir au polar-thriller, où les protagonistes ont des chemins de vie et des destins hors norme. Le travail de Sandra c’est de faire le ménage derrière des crimes ou des meurtres, emploi peu commun, il est vrai ; pour le reste, c’est une femme ordinaire qui sait se faire oublier au quotidien et ne pas attirer l’attention. Mais… car il y a un « mais » qui mène à cette histoire.
Une histoire peut-être plus sanglante que celles que l’auteur nous conte habituellement – en tout cas celles que j’ai lues auparavant – car elle offre des scènes et des détails bien croustillants qui raviront à n’en pas douter les amateurs de thriller et de gore. C’est dur, âpre, violent, parfois glauque, mais mis en valeur par cette écriture si particulière, percutante et souvent lapidaire.
Ceux qui ont déjà lu Jérémy Bouquin ne pourront qu’apprécier ce roman. Pour les autres, c’est peut-être le moment de s’y intéresser.