Vengeance : subst. fém. Action par laquelle une personne offensée, outragée ou lésée, inflige en retour et par ressentiment un mal à l’offenseur afin de le punir.
Dans les Territoires, la vie a toujours été dure, mais pour les habitants de Hopetown, elle tourne au cauchemar le jour où la ville est attaquée par un gang de sauvages.
Accablé par la mort de la femme qu’il aime, le Grand Sheriff Charles Stonewater se lance à la poursuite du gang sur la route du Sud.
Jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour assouvir sa vengeance ?
Ce n’était vraiment pas gagné que ce livre me plaise ! A cause tout d’abord de sa couverture, qui n’est pas celle qui figure ici mais celle dont se pare mon exemplaire dédicacé et qui me laisse franchement dubitative. Je trouve celle-ci beaucoup plus réussie. Ensuite parce que je n’étais pas très emballée à l’idée de lire une histoire de cow-boys. Et aussi à cause de ce S à vengeances qui me choquait un peu. Il n’y avait donc pas grand-chose qui m’attirait de prime abord dans ce roman.
Hormis le nom de l’auteur… car il se trouve que je suis très sensible au style de Léo Rutra, à sa belle plume ainsi qu’à sa façon d’instaurer des ambiances et de fouiller ses personnages.
Et Léo réussit à me surprendre encore, car ici, il ne traîne pas, il ne prend pas son temps pour créer une atmosphère. Au contraire, on rentre dans le vif du sujet dès la première scène, impressionnante et d’une cruauté insoutenable. L’emploi de la première personne du singulier la rend extrêmement tangible, presque trop pour moi, et d’une intensité dramatique très forte. Le ton est donné et restera le fil conducteur de ce roman, et ce malgré le fait que la ville porte le doux nom de Hopetown.
Les chapitres nous offrent en alternance les points de vue des personnages principaux, racontant l’histoire qu’ils vivent de manières différentes. Et en cours de route, l’auteur casse les codes, s’affranchit des normes classiques des bons contre les méchants pour nous livrer une variation sur le thème… et puis parler d’amour aussi. Certains passages se révèlent poignants et particulièrement celui mettant en scène un petit garçon.
Alors non, c’était pas gagné, et pourtant j’ai littéralement dévoré ce thriller qui, finalement, n’est pas vraiment un western (je vous laisse découvrir pourquoi), ni qu’une simple histoire de vengeance(s). En fait, d’ailleurs, rien qu’avec ce S qui me gênait dans le titre, j’aurai dû m’en douter. Parce que Léo Rutra n’est pas un auteur qui donne dans la facilité, parce qu’il aime balader ses lecteurs et que l’intrigue n’est absolument pas prévisible comme on aurait pu s’y attendre. Et aussi parce que j’ai cru par instants me retrouver dans « La tour sombre » de King. Alors, si vous voulez changer de registre, si vous voulez explorer un nouveau monde ou bien découvrir un auteur que vous ne connaissez pas, soyez les bienvenus à Hopetown.